Que dire de ce LIT ?

Un grand MERCI à Luc-Marie Dauchez qui a joué hier soir au profit de notre association, et à son metteur en scène et technicien, Bruno Tiaïba. 
Pierre après pierre, chaque mécène érige avec nous, un muret contre la pauvreté et nous permet de mener à bien les projets pour Boffa en Guinée. Merci aussi au public. Sans lui, nous ne pourrions rien.


Un lit dans tous ses états !

Plongés dans le noir, le rideau rouge s’ouvre sur un halo de lumière où seul sur scène « LE LIT »  se révèle être le centre de toute une vie. L’homme allongé, son meilleur ami ou bien l’inverse, s’interroge...

Désarçonnant, impressionnant, cette symphonie de mots qui s’accrochent, s’entrechoquent, se bousculent pour nous conter le meilleur et le pire. Et le public, déboussolé, galope après les mots qui fusent, détalent et s’évanouissent avant qu’il puisse les attraper, les apprivoiser, les consommer. On en sort éberlué !

« Le LIT », on y naît, on y vit, on y meurt !
Témoin de nos joies et nos douleurs, LE LIT c'est un bateau. Une embarcation comme salle de jeux, une péniche pour un moment de partage, de plaisir... le vaisseau des angoissés, mais avant tout l’invite à la sieste, à la rêverie... à la poésie écrite par Luc-Marie :

Dormir, dormir, c’est si bon.
Se glisser sous le soleil des songes.
Songer à toi, à nous, à nous deux avant,
A demain, à deux mains nouées pour toujours.
Mais, tous les jours c’est long, c’est trop long,
Quand c’est que tu reviens, dis ?
Nuits, pourquoi blanches et pas noires ?
Noir, noir le monde.
Noir, noir rideau !
Rideau sur le passé.
C’est plus beau dans le souvenir.
Venir à toi, à nous.
Revenir !

… Ou se mêle la bouffonnerie,

Tu es donc dans ton lit, peinard.
Tu peinardises dans tes pénates, c’est le panard.
Tu es joyeux, de toute éternité, c’est ta vocation.
Trônant tel un pacha sur ton matelas, sur ton sommier
Qui font comme un gros sandwich au pain de mie
Sur lequel tu as radiné ta carcasse en tranche de jambon.
Royal, tu contemples le monde.

... Et parfois le libertinage,

On fourre nos peaux comme une lettre dans une enveloppe,
On se frotte, on se fricote, on se fricasse, on s'apprivoise.
Ensuite, eh bien ma foi, on missionise,
On haletonne, on réceptionne, on arrièrise ;
Escrimeur, on s'intronise, on s'escrabise sans se balourdiser ;
On jouissonne avec des crises et des klaxonnes.
Et quand on a fini de se mettre,
Au lit,
On cause, on devise, on spécule.

Extrait de la Fantaisie dramatique "Le Lit" de Luc-Marie Dauchez
Que l'auteur caractérise comme suit : Délirium très épais en un acte pour amoureux des mots alités et autres alittéraires.
Annick - 7 mars 2015


                               


L'HEBDO - Patrick Fédor - 12 mars 2015

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