Pas d’espace à la corbeille pour la Bourse de Marans
Les règles sanitaires mises en place
ont permis à la Bourse aux livres de cet automne 2020 de se tenir normalement, si ce n’est la
pause-café/pâtisserie qui a dû être supprimée. Les visiteurs se sont
livrés de bonne grâce aux contraintes qui leur étaient imposées. Le résultat
des ventes dépasse l'automne dernier.
La bourse aux livres est devenue la manifestation majeure de l'association. Nous sommes tous bénévoles et égaux ; tous, nous pouvons apporter notre contribution manuelle, intellectuelle et faire valoir nos suggestions.
Le tri n'est pas une mince affaire. Difficile de décider du destin de ces ouvrages qui recèlent des heures de travail pour faire vivre les récits, les énigmes policières, le suspens des thrillers, faire ressentir les états d'âmes, les questionnements. Difficile de ne pas s'imaginer l'effort de l'auteur à la tâche. Mais il faut bien se contraindre à écarter les vieillissants et les plus moches... serait-ce dans tous les domaines, la part belle reviendrait-elle toujours aux jeunes et beaux ?
Non ! Bien au contraire, certains vieux ouvrages ont gagné de la valeur. Pour d’autres, ce sont leurs riches illustrations, le sujet traité, l’ampleur de la collection, les volumes rares qui font leur cote. La couverture compte aussi, parfois plus que le corps du livre si elle est travaillée dans une matière noble comme le cuir.
Lors de la première Bourse, il avait été décidé de les mettre de côté pour une expertise et une vente à leur juste prix dans le milieu des brocanteurs et collectionneurs. A chaque bourse il en est question mais personne ne s'y est encore attelé. On pourrait peut-être commencer par les répertorier, faire des fiches.
L'éventail de la clientèle est large entre ceux qui viennent chercher de la lecture à bas prix et ceux qui recherchent la perle rare, sans qu'elle soit de valeur mais qu'ils n'ont pas trouvée et qu'ils supposent surgi de poussiéreuses bibliothèques. Une analyse géographique pourra être faite pour mesurer l'impact de la communication. A première vue, nous avons reçu plus de personnes des alentours (jusqu'à Niort, Fontenay, La Rochelle),que de Marans et aussi des gens de passage. Ils étaient soit en vacances dans les environs (début des vacances scolaires de la Toussaint) soit ils se sont arrêtés en voyant la banderole.
Il
faut se situer entre la braderie et le bouquiniste. La tâche n’est pas aisée
mais le résultat est au rendez-vous.
Faire
tourner le stock et permettre ainsi le renouvellement conduit à mettre au
rebus des livres en bon état. Pour ceux qui aiment les livres, c’est pénible, et si on y ajoute une pensée au donateur qui a offert pour la bonne cause,
c’est doublement attristant. Pourquoi avons-nous autant de succès pour la
collecte des livres ? Parce que les gens n’aiment pas les jeter. Et si pour
ces exclus par manque de place, nous trouvions un débouché plus noble que la déchetterie ? La
question est posée.
Le dernier mot s’adresse aux donateurs. Sans eux rien ne serait possible. C’est souvent avec un pincement au cœur que l’on se sépare de ses livres, alors penser qu’une seconde vie les attend, qu’ils vont contribuer à améliorer les conditions de personnes défavorisées tout en faisant le bonheur de nouveaux acquéreurs, ç’est plus facile de les sortir de leur long sommeil, de les retirer de l'étagère.
Le 21octobre 2020 - Annick
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