La Bourse d'automne 2020

 Pas d’espace à la corbeille pour la Bourse de Marans 

Les règles sanitaires mises en place ont permis à la Bourse aux livres de cet automne 2020 de se tenir normalement, si ce n’est la pause-café/pâtisserie qui a dû être supprimée. Les visiteurs se sont livrés de bonne grâce aux contraintes qui leur étaient imposées. Le résultat des ventes dépasse l'automne dernier.

Merci à tous les membres qui ont donné de leur temps avant, pendant et après la bourse. La nouvelle formule de stockage et de manutention est maintenant bien rodée ce qui réduit le temps de la mise en place et du rangement. Nous remercions Guillaume Baumard du Marais Fleuri pour le transport des livres de leur lieu de stockage à la halle et retour.

Le gros travail se situe en amont lors de la réception et du tri. Il faut remercier Didier, Colette, Marie-Noelle, Yvon et d’autres qui s’y emploient. Cela demande beaucoup de temps, de manutention mais aussi de la rigueur. Les livres reçus des donateurs deviennent la propriété de l’association. Par respect pour eux, il s’agit d’essayer d’en tirer le meilleur parti au profit du Comité.

La bourse aux livres est devenue la manifestation majeure de l'association. Nous sommes tous bénévoles et égaux ; tous, nous pouvons apporter notre contribution manuelle, intellectuelle et faire valoir nos suggestions. 

Le tri n'est pas une mince affaire. Difficile de décider du destin de ces ouvrages qui recèlent des heures de travail pour faire vivre les récits, les énigmes policières, le suspens des thrillers, faire ressentir les états d'âmes, les questionnements. Difficile de ne pas s'imaginer l'effort de l'auteur à la tâche. Mais il faut bien se contraindre à écarter les vieillissants et les plus moches... serait-ce dans tous les domaines, la part belle reviendrait-elle toujours aux jeunes et beaux ?

Non ! Bien au contraire, certains vieux ouvrages ont gagné de la valeur. Pour d’autres, ce sont leurs riches illustrations, le sujet traité, l’ampleur de la collection, les volumes rares qui font leur cote. La couverture compte aussi, parfois plus que le corps du livre si elle est travaillée dans une matière noble comme le cuir.

Lors de la première Bourse, il avait été décidé de les mettre de côté pour une expertise et une vente à leur juste prix dans le milieu des brocanteurs et collectionneurs. A chaque bourse il en est question mais personne ne s'y est encore attelé. On pourrait peut-être commencer par les répertorier, faire des fiches.

 Un autre critère est à prendre en compte pour le tri : l’expertise de ce qui se vend, ce que nous voyons passer en caisse. Pour cette édition d’octobre, il est à noter que les acquéreurs ont choisi plus de livres cartonnés d’un format assez conséquent que de livres souples format poche dans la rubrique roman qui est la plus vendue. Les collections, un ensemble de livres aux mêmes critères de couverture et de présentation, qui nous semblaient ne pas plaire, ont pourtant séduit. Quelques vieux livres, des classiques dont le temps a marqué la tranche de points noirs ont eux aussi trouvé preneurs. Assez peu de livres pour enfants, l'offre n'est peut-être pas assez riche. Ce sont les constatations les plus flagrantes mais un peu plus d’observation au passage en caisse semble possible pour les prochaines bourses. Quelques remarques font apparaître que la diversification s’est appauvrie, que certaines rubriques sont devenues exsangues. 

L'éventail de la clientèle est large entre ceux qui viennent chercher de la lecture à bas prix et ceux qui recherchent la perle rare, sans qu'elle soit de valeur mais qu'ils n'ont pas trouvée et qu'ils supposent surgi de poussiéreuses bibliothèques. Une analyse géographique pourra être faite pour mesurer l'impact de la communication. A première vue, nous avons reçu plus de personnes des alentours (jusqu'à Niort, Fontenay, La Rochelle),que de Marans et aussi des gens de passage. Ils étaient soit en vacances dans les environs (début des vacances scolaires de la Toussaint) soit ils se sont arrêtés en voyant la banderole.

Il faut se situer entre la braderie et le bouquiniste. La tâche n’est pas aisée mais le résultat est au rendez-vous.

Faire tourner le stock et permettre ainsi le renouvellement conduit à mettre au rebus des livres en bon état. Pour ceux qui aiment les livres, c’est pénible, et si on y ajoute une pensée au donateur qui a offert pour la bonne cause, c’est doublement attristant. Pourquoi avons-nous autant de succès pour la collecte des livres ? Parce que les gens n’aiment pas les jeter. Et si pour ces exclus par manque de place, nous trouvions un débouché plus noble que la déchetterie ? La question est posée.

Le dernier mot s’adresse aux donateurs. Sans eux rien ne serait possible. C’est souvent avec un pincement au cœur que l’on se sépare de ses livres, alors penser qu’une seconde vie les attend, qu’ils vont contribuer à améliorer les conditions de personnes défavorisées tout en faisant le bonheur de nouveaux acquéreurs, ç’est plus facile de les sortir de leur long sommeil, de les retirer de l'étagère.

Le 21octobre 2020 - Annick


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

votre avis nous intéresse