Sans vous je ne suis rien !

Chers adhérents bonjour, 

Puis-je entrer chez vous sans vous déranger ?
A condition que je mette un masque ?
Pourquoi ? C’est mardi gras aujourd’hui ? Je croyais que c’était passé.
Pour vous protéger du Corona ? 
Il est encore là celui-là ?
J’espère que vous y avez échappé, que vous êtes tous en bonne santé. 

Je me souviens ! Il a transformé ma bourse aux livres d'automne 2020 en bal masqué.

J’aime voir les gens flâner, aller et venir, tourner autour des tables, feuilleter les livres qui, sortis de leur sommeil, s’exposent avec éclat quand les couleurs demeurent ou portent le poids des ans sur leur couverture patinée. Pendant six mois je me prépare pour les accueillir à la halle. 


En octobre dernier, pas de cohue à l’entrée, les consignes étaient données. Dociles, résignés, ils ont obéi : distance de sécurité ! Aspergez vos mains ! Accrochez bien les élastiques à vos oreilles ! Plus haut le masque ! Suivez les flèches ! 
Malgré tout ça ils sont venus, mes hôtes tant attendus. En toute sécurité, ils ont circulé dans la halle transformée en une vaste bibliothèque, s’attardant dans les rubriques histoire - sciences - travaux manuels ou parcourant le monde dans de très beaux ouvrages où sont rassemblés monuments, mer, hauts sommets, saisis sous leur meilleur profil par d’illustres photographes. La lecture des synopsis les a transportés dans le monde imaginaire des romans roses, noirs, éternels. 

A 1€ le livre, ils se sont fait plaisir. Une aubaine si d’aventure le re confinement pointait à l’horizon. 
A la sortie, c’était l’inquisition : quel est votre nom ? vous habitez où ? téléphone s’il vous plait ?
Personne n’a été appelé, aucun cas contact signalé.

J’ai eu beaucoup de chance, dix jours plus tard c’était trop tard. 
Tous priés de rester chez vous, casernés par cet avatar.


C’est à ce moment-là que vous m’avez abandonnée
Les premiers jours j’ai apprécié, je me suis reposée
Pour le 14 novembre je me suis préparée
J’espérais les trois coups, j’allais me délecter

Le rideau se lèverait sur Audrey et Benoit attendant leurs amis, invités à dîner. Pourquoi sont-ils en retard ? Le couple passerait en revue la vie de leurs convives, chacun argumentant pour trouver une raison. Ça allait balancer ! Les mots allaient fuser en un face à face musclé. Round après round, les retournements de situation et les rebondissements mèneraient le match en répliques rythmées dans un combat d’idées qui peut laisser ko, vacillant ou rageur, chacun reconnaissant ce qu’il veut y trouver. 

« La Perruche » une pièce drôle, émouvante et grinçante. Mais qui va y laisser des plumes ?

L’affiche était prête avec ce bel oiseau.
Une perruche ça pérore, ça jacasse. Un voile a été déployé sur sa cage pour lui clouer le bec. Derrière ses barreaux, l’artiste s’est tue. Pour combien de temps encore ? 


Comme elle, je me suis enfermée et puis j’ai hiberné
Quand le printemps est arrivé il m’a émoustillée
Lentement je suis sortie de ma léthargie
Et me voilà ici disant ma nostalgie


Cinq mois que vous n’organisez plus rien pour moi, m'auriez-vous oubliée ?
Non ? J’en suis bien aise.


Voyons le programme :
La bourse aux livres de printemps les 10 et 11 avril. Où en sommes-nous ? 
Impossible de l’organiser ? Tout rassemblement est interdit ?
Quel regret ! Alors que de nouveaux dons de livres avaient été triés, classés par l’équipe habituelle. La communication était prête : l’affiche pour l’imprimeur, les articles pour la presse. Tout est tombé à l’eau.
Le Corona ! Toujours le Corona ! 


Dites-moi ! Une délégation se rend tous les ans à Boffa en janvier ou février. 
Pas de voyage cette année ? Impossible d’obtenir de visas ? 
Rien d’étonnant. Qu’en pense le Comité de Boffa ?
Le vice-président Roger Sagno qui appelle régulièrement via Messenger a été averti. Il n’était pas surpris bien qu’il tienne les propos que l’on entend dans la presse "pour le moment le virus a plutôt épargné l’Afrique". Aucun cas dans nos connaissances ne lui a été signalé à Boffa. 

C’est ce que Charente Maritime Coopération rapporte également dans ses comptes-rendus. Au 15 mars : 17 850 cas confirmés - 102 décès hospitaliers dans le pays. Il est important de préciser "hospitaliers".
Toutes ces femmes et ces hommes que nous voyions se fédérer, chercher de nouvelles sources de revenus, nous présenter leurs projets en espérant un coup de pouce, année blanche pour eux alors ?  
Faire parvenir de l’argent serait possible via la base de Charente Maritime Coopération sur place mais ça ne correspondrait pas au principe établi. Une visite sur le terrain est jugée nécessaire pour évaluer le bien-fondé des subventions. 

Et ma Perruche ? Vous comptez la libérer quand ? 
Vous vous rappelez que cette pièce de théâtre annulée le 14 novembre a été reportée au 8 mai.
Le président suit le dossier ? Parfait ! Et qu’en est-il ?
Aux dernières nouvelles l’affaire est mal engagée. 
Le Corona ! Toujours le Corona !
Dans l’hypothèse d’une possibilité de l’organiser et compte tenu des réglementations sanitaires, la jauge de la salle des fêtes devrait être réduite de moitié ce qui ne ferait pas assez de spectateurs pour couvrir les frais. L’idée était donc de présenter cette pièce à la salle polyvalente qui peut recevoir un public plus important. 
Mais… Actuellement, la salle est réquisitionnée pour la vaccination et le sera encore au mois de mai. De plus, la troupe elle-même ne peut toujours pas se produire en salle. 

Alors la perruche va rester en cage ? 
Oui ! Et pour un bon moment sans doute.


Oserais-je poser une question sur l’outre-manche ?  Que deviennent nos amis de Barrow ?
Ils ne feront pas le déplacement à Marans cette année encore ? 
Evidemment, ils sont à la même enseigne que nous.
Au mois de septembre le président Ted Rodgers a envoyé un courrier ? A quel sujet ?  
Il aimerait intéresser un jeune public à nos échanges en organisant les séjours pendant les vacances scolaires pour permettre à des couples avec enfants d’y participer. Dans la même optique, Jeoff Milles suggérait une réflexion pour des rencontres entre adolescents. Rencontres sportives, culturelles…ou sur d’autres thèmes. 
Mais une nouvelle lettre en décembre laissait entendre que leur voyage en 2021 s’annonçait compromis. Au vu de l’évolution de la pandémie, tout est annulé.
Toujours le Corona ! Et le variant en plus ! 

Et Moi ? Moi Association, Moi personne morale, êtes-vous sûrs que j'étais en règle en 2020 ? Vous avez eu la malchance de projeter mon assemblée générale pendant les confinements, une première date en mars reportée en novembre.
Le Corona ! Toujours le Corona !

Je crois que j’ai fait le tour de la situation. Conclusion : mon hibernation continue. Il faut encore patienter avant de nous retrouver. Mais le jour où ça va arriver, ce sera la fête. Je vous le promets. Je me languis de vous.


Je rêve d’un grand pique-nique cet été tous ensemble. Je vous veux tous autour de moi. Vous pourriez amener vos amis, votre famille : enfants, petits-enfants. Ted a raison, rien de mieux qu’un groupe multigénérationnel pour élargir mes centres d’intérêt et pérenniser mon existence. Il me plait de me rappeler les grands buffets où chacun mettait la main à la pâte pour préparer un déjeuner à l’ombre ou un dîner en musique par une douce soirée d’été. Et pourquoi pas une journée de visite d’un site historique ou d’un lieu naturel d’exception dans notre région, comme celles que nous organisions lors des échanges avec Barrow ? 
La convivialité ! Le mot magique qui me manque tant.
Comme moi, continuez de rêver aux jours meilleurs mais surtout ne m’oubliez pas.
Sans vous je ne suis rien !
Mademoiselle Comité
Le 30 mars 2021 (Annick Bouchereau)

 

2 commentaires:

  1. Très beau texte!!!!Hé oui bientôt nos retrouvailles et nous fairons la fête soyez en certaine Mademoiselle comité je serais présente.......
    Restons optimistes!!!!!

    RépondreSupprimer

votre avis nous intéresse